Partition_Branches_John_Cage

Dialogue avec les bruits du silence

Ressac|re propose un dialogue sensible sur les fertilités. Ces gestes aussi «pacifistes» que possibles ont pour ambition de replacer le respect du vivant au centre de l’action. Émanant directement de l’installation Ensemencement de Justine Blau, constituée de drapeaux pollinisateurs, migrant et se transformant au cours des mois du festival, la programmation prend notamment comme référence initiale le Sacre du Printemps d’Igor Stravinsky, fameuse pièce orchestrale et chorégraphique (1913) qui relate en musique, le rite violent qui pousse à offrir une victime féminine aux dieux, pour les inviter à réveiller le
printemps. Notre proposition est une réaction à cette œuvre, un contre projet voire un antidote. Ici, nulle victime, mais bien un partage menant à une pollinisation panoramique et généreuse. Chacune des performances servant en quelque sorte de rituel accompagnant et participant à la fertilisation. Avec Doppelbelichtung de Carola Bauckholt, Vagabonde Blu de Salvatore Sciarrino et Branches de John Cage, par l’Ensemble United Instruments of Lucilin, ce cycle de formes “scéniques“ s’ouvre sur une autre façon d’appréhender les bruits du silence, en prêtant de manière inédite l’oreille à la faune et à la flore.

Dialogue avec les bruits du silence :

Carola Bauckholt (*1959), Doppelbelichtung (2016) pour violon et électronique
« Les chants d’oiseaux sont d’une intensité incroyable – produits par le syrinx de la gorge des oiseaux. Ils n’ont pas de larynx, mais plusieurs bronches avec des membranes internes et externes, les membranes tympaniques, qui sont contrôlées par un système musculaire complexe.
Le violon est le seul instrument capable de produire cette hauteur extrême – mais par un processus complètement différent. C’est précisément la raison pour laquelle il est si séduisant de réunir les deux mondes, comme un « rétrécissement » en contrepoint. »
Carola Bauckholt

Salvatore Sciarrino (*1947), Vagabonde Blu (1998) pour accordéon
En écoutant Vagabonde Blu, il n’est pas surprenant d’apprendre que Salvatore Sciarrino (1947*) se soit intéressé aux arts visuels dès son plus jeune âge, avant même de commencer à composer. En fait, la musique de Sciarrino se caractérise souvent par sa recherche de couleurs du son et du silence. Dans la peinture sonore de Vagabonde Blu également, il profite de la dramaturgie naturelle du silence pour donner de la couleur et du sens au son. La pulsation apparemment irrégulière d’un motif cassant et répétitif se combine à une atmosphère réverbérante et mystique. Des sons percussifs, des grincements et des respirations instrumentales façonnent le morceau jusqu’à son apogée, mais le ramènent aussi à son origine : le silence.

John Cage (1912-1992), Branches (1976) pour percussion avec du matériau végétal amplifié
Lors d’une tournée en Arizona en 1975, un des danseurs (Charles Moulton) de la compagnie de danse Cunningham amena un cactus séché à John Cage, le plaça à son oreille et en enleva les épines. John Cage fut inspiré de prendre les cactus comme instruments de musique pour des morceaux comme Child of Tree et Branches. Le choix des autres instruments est fait par les interprètes.

Distributions

Interprétation : United Instruments of Lucilin
André Pons-Valdès, violon
Frin Wolter, accordéon
Guy Frisch, percussions
Musique : Carola Bauckholt, Salvatore Sciarrino, John Cage
Programmation : Stéphane Ghislain Roussel

Calendrier

Samedi 17 juillet 2021 – 16h30
Waterwalls Festival, BARRAGE 2, 15 Rue de Lultzhausen, 9650 Esch-sur-Sûre, Luxembourg
Plus d’info

Production

Production : Séibün Ënsber
Co-production : PROJETEN – United Instruments of Lucilin
Dans le cadre de RESSAC/RE et de l’installation Ensemencement de Justine Blau

...

This is a unique website which will require a more modern browser to work!

Please upgrade today!